L’activité des textiles et de la couleur est la grande affaire de l’époque médiévale. Le delta des fleuves comme l’Escaut qui se jettent dans la mer du Nord est un endroit facilement accessible par les navires de haute mer. Les grandes foires du Nord avec les négociants nordiques, les drapiers anglais et les teinturiers flamands deviennent la plaque tournante du commerce européen.
À Bruges, on y parle le français mieux qu’à la cour de France. On trouve de la soie, du velours duvet de cygne, des fourrures de Russie, des draps de laine anglais et des pigments de toutes les couleurs. Les étals regorgent de rouge de racines de garance, de jaune de gaude ou de genet, de safran de Chine et d’Inde arrivé avec la route de la soie et surtout le bleu pastel de Toulouse.
Le commerce mondial s’est déplacé vers Anvers et Arnemuiden, son avant-port à l’embouchure de l’Escaut. La ville n’a pas lésiné. Elle a construit deux immenses halles, une Bourse moderne et des installations portuaires avec remises à bateaux, des grues, des plans inclinés et des hangars de stockage.
Les Toulousains qui accompagnent les marins bretons appartiennent aux grandes familles pastellières. Ils monopolisent l’attention des négociants flamands car les échanges se font en français. Ils présentent « l’or bleu » sous un jour nouveau et décident du prix en dévoilant les dernières tendances de la mode en Europe.